Architecture parasite
L’essentiel des efforts pour améliorer l’empreinte carbone est d’optimiser l’existant. Partant du principe que le neuf est nécessairement vertueux. Et qui ne représente que 1% du parc en renouvellement.
Donc, nous devons nous concentrer sur des méthodes et approches nouvelles pour updater le parc actuel sans exclure le neuf bien évidemment. Les bâtiments ont un cycle de vie. Des déconstructions seront inévitables pour certains.
L’update de l’existant apparait donc comme une évidence. L’architecture parasite présente cet intérêt de venir améliorer, compléter et développer l’existant. On vient densifier l’existant en coopération et en reliance avec l’écosystème actuel.
L’architecture va s’adapter au réchauffement climatique.
Construire a un coût écologique exorbitant. Un immeuble neuf nécessite 70 fois plus de matériaux et produit 5 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’une réhabilitation.
La reprogrammation, le réemploi, les matériaux biosourcés, la végétalisation comme l’usage du digital avec le BIM ou des simulations en 3D permettent d’aller vers ce paradigme changeant la vie des urbains en répondant à la gravité de la crise écologique.
Le secteur du bâtiment doit hâter le pas vers la sobriété énergétique, car c’est un des plus gros producteurs de gaz à effet de serre. Le carbone est partout : matières premières utilisées, énergie consommée, transports…
Tous les types d’édifices sont concernés : des plus prestigieux, à la tour, sans oublier les immeubles pour automobiles, devenus obsolètes.
Les fermes urbaines devront aussi s’intégrer dans ce tissu urbain recomposé et être adaptées pour affronter des températures estivales de 40 degrés.
Le réemploi (matériaux issus des destructions) et la réutilisation (récupération de matériaux) sont utiles pour réduire l’énorme stock de déchets du BTP (environ 46 millions de tonnes/an, contre 30 pour les déchets ménagers). 49 % des déchets proviennent de la démolition, 38 % de la réhabilitation et 13 % de la construction neuve.
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) des bâtiments étaient en 2019 de 12 GtCO2eq., équivalent à 21 % des émissions mondiales de GES.
La demande mondiale d'énergie finale des bâtiments a atteint 128,8 EJ en 2019. Les bâtiments résidentiels ont consommé 70 % de l'énergie finale mondiale de la demande des bâtiments.
Sur la période 1990-2019, les émissions mondiales de CO2 des bâtiments ont augmenté de 50 %, la demande finale mondiale d'énergie a augmenté de 38 % et la demande finale mondiale d'électricité a augmenté de 161 %.
Les bâtiments sont responsables environ de 40% de la consommation d’énergie totale de l’UE et pour 36% de ses gaz à effet de serre émissions.
Dans le monde, les bâtiments consomment 42% de toute l'électricité, dont 50% est gaspillée.
Un même lieu doit augmenter sa densité d’usage pour plus d’efficience. A l’image du stockage de l'énergie, la densité énergétique fait référence à la densité d'énergie massique/volumique. Plus la densité d'énergie est élevée, plus il y a d'énergie pouvant être stockée ou transportée pour une masse ou un volume donné.
Il est évident que le focus doit porter sur le bâtiment existant (1° consommateur énergie, 1° émetteur GES) puisqu’il est peu performant en fait. Certes la sobriété est nécessaire mais c’est l’efficience qui doit être mise en exergue. Nous devons apprendre à consommer moins certes mais surtout à faire mieux avec moins. Ce n’est pas la même chose.